RAGA

Pho­to : Etienne Ber­trand WEILL

Raga (1984)
Inter­prète : Georges Mol­nar
Cho­ré­gra­phie : Richard Trem­blay
Cos­tumes : Fran­çois Bar­beau
Lumières : Claude Acco­las

Impré­gné de poé­sie, Raga est une recherche alliant le rythme et la cou­leur de la musique hin­dous­ta­nie au mou­ve­ment. Dans un pro­ces­sus de créa­tion intime et pro­lon­gé, le cho­ré­graphe Richard Trem­blay et l’interprète Georges Mol­nar montent une œuvre d’une heure don­nant libre cours à leur ren­contre dans une cho­ré­gra­phie évo­quant les mythes anciens.

Raga montre trois tableaux dis­tincts. Le héros trans­porte une pierre sur son dos et va la dépo­ser au som­met d’une mon­tagne, laquelle pierre roule d’elle-même vers le bas. Sisyphe (le héros mythique) reprend et répète éter­nel­le­ment son geste, sans amer­tume. À tra­vers son geste conti­nuel et inutile, il subit (un) châ­ti­ment autant qu’il en triomphe, puisque à chaque fois qu’il le recom­mence, une éner­gie secrète et nou­velle l’anime et l’élève au delà du pos­sible… Dans la troi­sième par­tie de l’œuvre, le corps s’immisce, avec une sou­plesse atten­tive et remar­quable, au centre de sept cubes. Points de ten­sion, appuis stables, figures obliques, mou­ve­ments cir­cu­laires et rota­tifs, glis­sades, tom­bées, rele­vées, sont autant d’efforts phy­siques pour éle­ver l’âme du pro­ta­go­niste au-delà de sa misère terrestre.

(Vie des Arts, Vol. XXIX, no 1151984.)